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Choice Overload : quand trop de choix tue l’expérience

 

 

Imaginez la scène : samedi soir. Vous vous affalez dans le canapé, télécommande en main… mais l’épreuve commence.

Canal+ ? Netflix ? Prime Video ? Après 2 minutes de débat, vous atterrissez sur Netflix.

Là, c’est le chaos :

— « Une série ? »

— « Un film ! »

— « Un truc d’action ? »

— « Un classique qu’on connaît ? »

Et parfois… on ne regarde rien du tout.

Vous avez déjà vécu ça ? En famille, entre amis ?

Bienvenue dans le monde du « Choice Overload », ou surcharge de choix.


Qu’est-ce que le Choice Overload ?

Ce phénomène, popularisé par Barry Schwartz, est défini par Decision Lab comme suit :

“La surcharge de choix, également appelée excès de choix, paralysie du choix ou paradoxe du choix, décrit la manière dont les individus se sentent dépassés lorsqu’ils sont confrontés à trop d’options.”

En résumé : plus on a de choix, plus il est difficile de choisir — et plus on doute de sa décision.

Vous êtes déjà entré dans un bar à salade avec 50 toppings différents ? Des pancartes partout, des sauces inconnues… le chaos.

À l’inverse, si on vous dit : base + 3 ingrédients au choix, tout s’éclaire. Clarté = soulagement.

Psychologiquement, c’est encore plus profond :

  • On imagine toujours qu’une « meilleure option » existe.
  • On rumine même après avoir décidé.
  • Et notre bande passante mentale est limitée.

C’est pourquoi on distingue deux profils :

  • Les Maximizers, qui cherchent l’option parfaite — mais doutent plus.
  • Les Satisficers, qui visent une option suffisante — et sont souvent plus satisfaits.

La clé ? Trouver un équilibre. Comme illustré dans cette courbe du paradoxe du choix :

Le paradoxe du choix

Source : tapandesai.com


Et vous, professionnels de l’hospitalité ?

Restaurateurs, hôteliers… vous êtes en première ligne. Le « trop de choix » n’est pas qu’un concept abstrait : vos clients le vivent tous les jours, souvent sans s’en rendre compte.

Deux études récentes permettent de mieux comprendre ce phénomène et ses impacts concrets.

Les solutions pour vous
Côté restauration : un menu réduit, une expérience amplifiée

Posez-vous la question : votre menu est-il une invitation… ou un labyrinthe ?

Une étude de Harvard l’a démontré : réduire le nombre d’options améliore la perception client.

Un menu trop vaste brouille l’attention, ralentit la prise de décision et peut générer de la frustration.

À l’inverse, un menu court inspire confiance, renforce l’image de qualité et facilite l’achat.

Ce n’est pas un hasard si les restaurants gastronomiques privilégient les cartes épurées :

Moins de plats, plus de valeur perçue. Chaque choix devient une promesse mieux défendue — et une marge plus facile à justifier.

💡 Une question de charge cognitive : selon Guillet, Mattila & Gao (2019), proposer entre 3 et 9 options permet un traitement fluide.

Au-delà de 30, le cerveau sature. Et plus il sature, moins on commande.

Côté hôtellerie : simplifier l’offre sans l’appauvrir

Le secteur est en plein essor (512,5 Mds $ en 2023, prévus 1 260 Mds $ en 2032), mais l’expérience de réservation reste bancale :

Seuls 26 % des voyageurs la trouvent vraiment agréable.

Pourquoi ? Parce qu’une multitude d’options, mal présentées, nuit à la confiance et freine la conversion.

Les leaders du secteur (OTAs) ont compris ce piège et s’appuient sur des leviers psychologiques puissants :

  • Rareté : « Plus que 2 chambres disponibles ! »
  • Preuve sociale : « 10 personnes regardent cette chambre »
  • Ancrage : proposer une chambre à 300 € avant celle à 220 € pour la rendre plus attractive
  • Architecture de choix : un parcours structuré → filtres → tri → comparaison guidée

👉 Inspirez-vous de ces méthodes tout en gardant une approche humaine et personnalisée :

  • Navigation fluide avec recommandations pertinentes
  • Offres pré-packagées : séjour en couple, famille, week-end spa…
  • Filtres visuels : prix, vue, baignoire, type de lit…

Le récap : pas le temps de tout lire ? Voici l’essentiel

Trop de choix nuit à la décision.

Que ce soit devant Netflix ou dans un restaurant, l’abondance d’options provoque stress, frustration… voire inaction.

  • Choice Overload = surcharge mentale → décisions moins satisfaisantes.
  • Plus il y a de choix, plus on doute… même après avoir choisi.

Restaurateurs

  • Menus courts = décisions plus faciles, meilleure perception de qualité, marges renforcées.
  • Menus longs = confusion, hésitation, insatisfaction.

Hôteliers

  • Réservation encore trop complexe (seulement 26 % la trouvent agréable).
  • À mettre en place :
    • Navigation fluide
    • Offres simples et claires
    • Filtres visuels efficaces

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